• La vie au fond  de Hugues SERRAF ★★★★

    Rico c'est l'Alain Delon marseillais, les dents en moins, la bedaine en plus. Quand il n'est pas occupé à refourguer son mauvais shit il se dispute avec son père et philosophe avec le rat qui crèche chez lui. Dans son appart amianté, Rico a le vague à l'âme : auditeur assidu de France Culture, cet ex playboy se dit qu'il est peut-être passé à côté du grand amour. Fournisseurs, créanciers et autres conseillers Pôle-Emploi aux trousses, notre Hell's Angel de la cloche enfourche sa pétrolette et met les voiles. Cap vers un Paris qui n'est plus celui de sa jeunesse mais où vit toujours la femme qu'il n'a jamais pu oublier. Hugues Serraf est un journaliste et écrivain basé à Marseille. La Vie, au fond, son cinquième roman, est une histoire drôle-amère pleine de tendresse désabusée et d'éclats de rire. On n'y capte pas la 4G mais on y croit encore au service public radiophonique tout en réparant de vieilles motos en panne dont les pots catalytiques filtrent à merveille l'air du temps.

    Un anti-héros sympathique. Beaucoup d'ironie, d'humour, de légèreté tout en abordant des thèmes lourds, comme la vie qui passe, les regrets d'être passé à côté d'une vie plus enviable, la pauvreté...


  • Les Vertueux de Yasmina KHADRA ★★★★ ♡

    J'ai vécu ce que j'avais à vivre et aimé du mieux que j'ai pu. Si je n'ai pas eu de chance ou si je l'ai ratée d'un cheveu, si j'ai fauté quelque part sans faire exprès, si j'ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite - elles sont la preuve que je me suis battu.Algérie, 1914. Yacine Chéraga n'avait jamais quitté son douar lorsqu'il est envoyé en France se battre contre les "Boches". De retour au pays après la guerre, d'autres aventures incroyables l'attendent. Traqué, malmené par le sort, il n'aura, pour faire face à l'adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité.

    Une épopée merveilleuse qui met en avant un aspect philosophique présent tout au long du roman : que contre toutes les peines, les malheurs, et les injustices subies, il n'y a que la force de l'Amour qui peut supporter le poids de nos espérances.


  • Ceux qui restent de Jean MICHELIN

    Le caporal Lucien Guyader, dit Lulu, quarante ans, a toujours démontré une fiabilité rassurante pour ses hommes comme pour ses chefs. Aussi, quand ce père de famille disparaît à dix jours d’un départ en opération, le sergent Marouane s’inquiète et alerte Stéphane, leur ex-adjudant. Secoué par la nouvelle, Stéphane se laisse embarquer par Marouane, aux côtés du caporal et du lieutenant de la section. Frères d’armes aux trajectoires contrastées, transformés en détectives de fortune, ces quatre chiens de guerre partent sur les traces de Lulu, leur pilier, celui qui n’a pas craqué lorsque l’un des leurs est tombé au cours d’une embuscade. Au fil de leur enquête, ressurgissent les traumatismes des combats, ces réminiscences qui leur collent à la peau, mélange d’odeurs, de peur et de fraternité. Remontent aussi des souvenirs d’étreintes et de désir. Qui sont ces hommes qui côtoient l’indicible ? Comment tiennent-ils à distance le feu, lors de leur retour à la vie civile ? Et que fuit donc Lulu pour s’être soudain évaporé ?

    Préparez-vous à un grand moment de lecture, à une fin inattendue, une histoire inoubliable.


  • Alabama 1963

    Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d'une fillette noire est retrouvé. La police s'en préoccupe de loin. Mais voilà que d'autres petites filles noires disparaissent...

    Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d'enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s'interroge : "Les petites filles, ça disparaît pas comme ça..."

    Deux êtres que tout oppose. A priori.

    Sous des airs de polar américain, "Alabama 1963" est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d'assassinat de Kennedy.

    Un très beau roman pétri d'espoir, d'humour, de tendresse et d'intelligence. 


  • Eternelle de Lisa SCOTTOLINE ★★★★ ♡

    "Sandro poussa un profond soupir. Il était désespéré que les choses en soient arrivées là. Sa famille qui se débattait pour survivre, Marco qui prenait de gros risques pour lui venir en aide. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé sa vie, ni celle de Marco ou d'Elisabetta. Il pria pour qu'ils surmontent ce que l'avenir allait leur réserver. Il était terrifié à l'idée qu'eux tous glissaient inexorablement vers la guerre, vers la gueule béante d'un monstre qui pouvait les avaler tout entiers, comme la baleine avait avalé Jonas."

    En dépit de leurs différences, Elisabetta, Marco et Sandro forment un trio inséparable depuis l'enfance. Elisabetta est une passionnée qui rêve de devenir romancière. Marco un sportif plein d'énergie. Sandro, doux et rêveur, est issu d'une famille de Juifs aisés et excelle dans les mathématiques. Au fil du temps, l'amitié des deux garçons pour Elisabetta s'est transformée en amour et tous deux rêvent de la conquérir. Mais à l'automne 1937, au moment où Mussolini affirme son pouvoir et aligne le fascisme italien sur le nazisme d'Hitler, leur vie bascule. Désormais, le lien qui les unit depuis toujours sera mis à l'épreuve avec une violence qui dépasse tout ce qu'ils auraient pu imaginer.

    Ce que la guerre a détruit, seul l'amour peut le réparer.

    C'est un roman magnifique et passionnant, un très grand coup de coeur.


  • L'évangile de la colère de Ghislain GILBERTI ★★★★

    Au commencement, il y eut un enfant.

    Le petit Gabin Schwartz. Six ans. Son corps retrouvé dans un parc. Exsangue.

    Puis ce fut un agriculteur. Enterré vivant. Son index désignant le ciel.

    Puis un marchand ambulant, écrasé sous son stock.

    Sale baptême du feu pour Seth Kohl, le chef du groupe chargé de l'enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Comment avancer quand rien ne relie les victimes entre elles ?

    Alors que les corps s'accumulent, un lien se dessine enfin, inattendu, fragile et incomplet : le tueur pourrait bien s'inspirer des Danses macabres, ces fresques que l'on retrouve dans les vieilles églises, ou dans les bibliothèques des collectionneurs.

    Mais chaque série de tableaux est différente. Laquelle est la bonne ? Le temps presse, et Seth Kohl est assailli par ses propres démons, qui l'invitent eux aussi à quelques pas de danse avec la mort...

    Un excellent thriller très prenant dans lequel je me suis plongé avec délectation.


  • Je ne sais pas dire je t'aime de Nicolas ROBIN

    Paris, tu l'aimes ou tu la quittes. 

    C'est une injonction quotidienne pour celui (ou celle) qui se retrouve la joue écrasée contre la vitre d'un métro bondé, qui slalome entre les traces d'urine et les crottes de pigeons, qui se fait bousculer sur le trottoir par un type mal dégrossi à qui il déboîterait bien une clavicule. 

    Dans ce tohu-bohu parisien, Francine déterre un passé longtemps enseveli devant un guichet de mairie, Juliette espère un jour vendre autre chose que des chaussures à des gens qui puent des pieds, Joachim devient célèbre malgré lui en se faisant larguer en direct à la télé, Ben assiste à la décrépitude de son couple qui s'enlise dans l'ennui au fil des jours.

    Un chassé-croisé plein d'humour et de tendresse dans lequel chacun cherche son salut et espère entendre parler de sentiments, au cœur d'une ville épicentre de l'amour, où il est parfois difficile de se dire je t'aime. 

    À tous les éclopés du cœur, les grands pudiques, les éternels passionnés, ce roman est pour vous. 


  • De soleil et de sang de Jérôme LOUBRY

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Dans ce quartier chic de Port-au-Prince s’élèvent de belles demeures de pierre entourées de palmiers, de flamboyants et d’arbres orchidées. C’est là que, pour la deuxième fois en une semaine, un couple est retrouvé assassiné dans sa chambre. Deux corps mutilés gisant au pied du lit conjugal. La presse titre déjà sur une série de "crimes vaudous".

    Pourtant l’inspecteur Simon Bélage refuse de tomber dans la superstition. Sur cette île, la corruption et le trafic d’enfants font plus de ravages que le terrible Baron Samedi, le dieu des morts. Simon sait avec certitude que ces crimes sont l’oeuvre d’un être de chair et de sang. Et tous les indices convergent vers un orphelinat fermé depuis près de vingt ans, surnommé la "Tombe joyeuse".

    Mais Simon devrait prendre garde. En Haïti, ignorer les avertissements des esprits, qu’ils soient vrais ou faux, peut se révéler dangereux…

    Un thriller sympathique, à lire pour l'atmosphère qu'il dégage, pour en apprendre un petit peu plus sur Haïti, ses inégalités sociales et ses croyances vaudous, pour son thème fort aussi. Mais une intrigue un petit peu trop classique et un final assez décevant feront qu'il ne restera probablement pas longtemps dans ma mémoire. 


  • Les oubliés de John GRISHAM

    À Seabrook, petite ville de Floride, le jeune avocat Keith Russo est tué à coups de fusil alors qu’il travaille un soir dans son bureau. L’assassin n’a laissé aucun indice. Aucun témoin, aucun mobile. Mais la police trouve bientôt un suspect, Quincy Miller, un homme noir et ancien client de Russo.

    Quincy est jugé et condamné à une peine de réclusion à perpétuité. Pendant vingt-deux ans, il se morfond en prison et ne cesse de clamer son innocence. Il n’a pas d’avocat, personne pour le défendre. De désespoir, il écrit une lettre aux Anges Gardiens, une fondation où travaille Cullen Post, avocat et ancien pasteur de l’Église épiscopale.

    Les Anges Gardiens n’acceptent que très peu d’affaires. Post sillonne le pays pour tenter de réparer les erreurs judiciaires et sauver des innocents. Le cas de Quincy Miller, toutefois, représente un défi d’une tout autre nature. Des gens puissants, violents et sans pitié ont assassiné Keith Russo, et ils ne veulent pas voir Quincy Miller disculpé.

    Ils ont tué un avocat il y a vingt-deux ans, ils en tueront un deuxième sans hésitation.

    Je n'ai pas accroché et l'intrigue manque un peu d'âme et de vie pour que je puisse totalement adhérer. 


  • Elle s’appelle Sophie, elle est dynamique, débordée, et elle déteste lâcher prise. Son enfant, Maël, est différent. Très différent. Elle le sait mais ne l’accepte pas…

    Joachim, le père, lui, est un homme engagé. Un combattant. Il aimerait que Maël soit enfin lui-même, libre et heureux dans son corps. Mais il ne sait pas comment l’aider à sortir de son enfermement.

    Une famille comme tant d’autres. Déchirée. Dépassée. Au bord du chaos. Il suffit pourtant d’une étincelle pour faire jaillir la lumière. Et croire de nouveau à la possibilité du bonheur…

    Un roman riche en émotions et profondément humain, qui invite à embrasser la différence et à accepter les gens comme ils sont !





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